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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/131

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commence à prévaloir sur la loi qui les permet ? Nous vous demanderons si les Anglais ne témoignent pas une indignation de plus en plus énergique contre les vieux débris de codes sanguinaires qui souillent leur liberté ? Témoin cette occasion toute récente où les citoyens de plusieurs villes ont détesté, par des adresses et des souscription, la barbarie du châtiment infligé à un soldat.

Votre réponse tourne à notre avantage, et il ne nous reste plus qu’à vous tirer de l’erreur grave où vous êtes tombés en écrivant « qu’aux États-Unis on administre jusqu’à quinze coups de fouet à tout citoyen, de quelque couleur qu’il soit, et n’importe sa constitution, pour ce qu’ils appellent petits vols. » — Vous avez oublié que cette peine appartenait à la jurisprudence anglaise, et que, depuis la révolution, toutes les lois de cette nature ont été abolies. — En Amérique la honteuse peine du fouet, proscrite même du service militaire et maritime, ne peut plus flétrir un citoyen.

Ainsi, vous n’avez à nous opposer que des faits inexacts ou des citations malheureuses ; vous empruntez votre logique aux derniers soupirs d’une législation barbare ; c’est à des ruines qui tombent en poudre qu’il vous faut demander un appui, une voix, un souvenir qui justifie,