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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/130

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d’assigner à sa vengeance, on ne peut avoir aucune certitude sur le nombre des coups de fouet qui ont été infligés, ni sur les causes pour lesquelles ils ont été donnés. »

Si, après cela, vous veniez encore m’objecter que « nos matelots sont soumis aux mêmes traitemens, qu’une garcette vaut bien un fouet, que les soldats allemands sont conduits au bâton, les Russes au knout, que les Anglais eux-mêmes n’ont pas craint d’adopter de semblables moyens de discipline, etc., etc., » il suffirait de vous faire apercevoir qu’en étayant votre cause de raisons aussi outrageantes pour l’humanité, vous ne rendez que plus sensible l’impossibilité où vous êtes d’en trouver de meilleures. — Ainsi, parce que les Russes et les Allemands emploient ces moyens coercitifs qui ont contribué peut-être à leurs défaites pendant quinze années de guerre, les planteurs feraient bien de les imiter ? Assurément l’auteur qui a pu se laisser séduire par de pareils argumens, les désavouerait aujourd’hui, comme des pensées émises sous l’influence de l’antagonisme qui nous entraîne toujours plus loin que nous ne voulons aller. — Nous vous demanderons, d’ailleurs, si les coups de garcette écrits dans nos lois maritimes sont tellement prodigués à bord de nos vaisseaux, et s’il n’est pas vrai plutôt que l’usage qui les réprouve