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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/135

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n’en veut ni à leurs biens ni à leurs personnes ; ils trouveront une bonne foi si éclairée dans notre marche, qu’ils viendront nous aider de leur expérience, en reconnaissant qu’il y a pour eux, dans l’adoption de nos idées, l’espoir au moins d’un avenir tranquille et prospère. — Pour ce faire, toute mesure d’amélioration doit être introduite sans violence. — Gardons-nous d’irriter les planteurs en voulant trop leur imposer ; craignons de les rendre plus durs à l’égard de leurs esclaves par esprit de contradiction : c’est un sentiment naturel à l’homme, et il faut éviter avec soin d’en provoquer la susceptibilité. — Les blancs sont assez nombreux et assez forts, on peut le dire, pour se défendre, s’ils le veulent absolument, contre nos ordres, et nous forcer à une lutte désastreuse. Sans doute il suffirait, dans ce cas, pour les soumettre, de réveiller leurs esclaves ; mais où mèneraient de pareilles extrémités, si ce n’est (véritablement alors) aux massacres et à la destruction ?

Envers les masses comme envers les individus, la meilleure voie pour gagner les cœurs est la persuasion. — De la blessure d’une baïonnette gouvernementale jaillit une source de vengeance. — Honte et malédiction à ceux qui l’oublient !!

La réforme peut être apportée pacifiquement et reçue de même, sinon elle amènera de déplo-