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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/136

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rables conflits. — Points de bataillons venus à grands frais d’Europe pour protéger les nouvelles lois. Assez de fainéans encombrent déjà les colonies. — Une garde civique, composée d’hommes libres de toutes couleurs, doit suffire au maintien de l’ordre ; et encore faudra-t-il que l’administration se montre, autant que possible, avare d’un tel secours. — Le pays où des citoyens sont obligés de quitter leurs maisons pour aller faire de la police dans les rues, est très-malade, et doit changer de médecin s’il ne veut périr. — Point de troupes donc, mais des hommes sages, éclairés, dont le caractère et l’esprit soient tels, qu’ils suppléent à l’apparence même de la force matérielle, par une influence toute morale, bien autrement puissante sur la multitude ; des hommes en un mot convaincus de la nécessité de détruire l’esclavage, véritables apôtres de la liberté, ardens à convertir les propriétaires, inaccessibles à leurs séductions. Le gouvernement doit suivre une ligne droite et prompte qui, basée sur la justice, ne puisse être détournée par aucune réaction ; il faut surtout, de sa part, une continuité de bon vouloir qui ne laisse pas tomber l’œuvre si on l’entreprend. La presse libre le soutiendra, et montrera que ce n’est pas d’un zèle sans raisonnement que notre philanthropie reçoit ses inspirations.