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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/145

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commerce doivent être posés comme le point de mire de la législation commerciale, et la tendance doit être la décroissance progressive des tarifs protecteurs, comme préparation lente à leur entière abolition. » — Au reste, voici quelques-unes des réflexions qui accompagnaient pour moi les pétitions de mon ami : « L’ensemble de ce que je vois et de ce que j’entends me laisse dans l’esprit cette impression : c’est qu’une force irrésistible agit lentement sur le système faux et contre nature des colonies. Le prix des denrées coloniales et celui des esclaves baisse graduellement comme pour témoigner de ce fait. Les gouvernemens d’Europe n’ont pas voulu trancher les liens commerciaux ; eh bien ! ces liens se relâcheront d’eux-mêmes ; et le moment n’est pas éloigné où le mot douane, et tous ceux qui composent son train, appartiendront au dictionnaire des mots vieillis. Nous ne pouvons tarder à reconnaître que la libre circulation des choses est aussi inattaquable que la libre locomotion des personnes. »


À messieurs les membres de la Chambre des Députés de France.
Demerara, 1er novembre 1830.

Le soussigné a l’honneur de soumettre à votre examen les considérations suivantes sur le moyen d’anéantir la traite des noirs dans les colonies françaises, et de vous proposer l’adoption d’une loi propre à conduire à ce but.

Des calculs approximatifs établissent que le nombre des