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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/34

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sous sa responsabilité l’exactitude de pareilles assertions ! Ne sait-on pas que l’espèce et la durée du travail sont, dans la plupart des colonies, à la discrétion du propriétaire, ou même de ses agens ? Chacun d’eux ne peut-il pas alors abuser de sa position ? et s’il plaît à un colon de faire travailler accidentellement ses noirs le jour et la nuit, M. F. P. nous dira-t-il qui l’en empêchera, ou seulement qui constatera l’abus ? — Dans aucun cas possible, le témoignage de l’esclave n’est admis contre son maître. — M. F. P. s’en tiendrait peut-être à dire que c’est une fête qui se prolonge dans la nuit : horrible fête, en vérité, au dire de tous les voyageurs qui l’ont vue comme nous, au dire même de l’intrépide défenseur de l’esclavage, M. Barre Saint-Venant, qui en parle en ces termes : « Dans le temps de la roulaison, les esclaves ont à peine quelques minutes de repos ; les ouvriers des moulins et ceux de la sucrerie y sont attachés vingt-quatre heures de suite ; ceux qui sont aux champs viennent les relayer à minuit. Tous y passent tour à tour, et quand l’atelier n’est pas nombreux, il faut y revenir un jour sur trois. Ainsi la roulaison s’effectuant sans discontinuer du lundi au samedi à minuit, l’esclave passe huit jours dans un travail forcé sans dormir. »

Voilà la fête !!

Nous ne suivrons pas M. F. P. lorsqu’il décrit le sort des femmes et des vieillards. On est con-