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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/56

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vu dans tout le pays qu’il a parcouru pour arriver à Jenné, de la monnaie, des marchés, des douanes, et même des mendians. N’est-ce pas là de la civilisation ? Laissons-le parler lui-même : « Le peuple qui habite les bords de la fameuse rivière d’Hioliba est industrieux ; il ne voyage pas, mais il s’adonne aux travaux des champs ; et je fus étonné de trouver dans l’intérieur de l’Afrique l’agriculture à un tel degré d’avancement. Leurs champs sont aussi bien soignés que les nôtres, soit en sillons, soit à plat, suivant que la position du sol le permet par rapport à l’inondation. Près de la rivière de Saranto, je vis de très-beaux champs de riz en épis, et de jeunes bergers aux environs gardant les troupeaux de bœufs. Ils avaient des flageolets en bambou, desquels ils tiraient des sons très-harmonieux. »

Arrivé à Jenné, voici ce que dit M. Caillé : « Le chef a établi des écoles publiques dans cette ville, où tous les enfans vont étudier gratis. Les hommes ont aussi des écoles, suivant les degrés de leurs connaissances. Les habitans de Jenné sont très-industrieux et très-intelligens. On trouve dans cette ville des tailleurs, des forgerons, des maçons, des cordonniers, des portefaix, des emballeurs et des pêcheurs. Elle expédie beaucoup de marchandises à Tombouctou. On y fait le commerce en gros et en