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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/83

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CHAPITRE XII.

De la Traite.

Tant d’hommes éloquens ont flétri l’exécrable commerce de la traite, que je m’appliquerai peu à en parler ici. On sait de quelles cruautés les noirs sont victimes, chargés de lourdes chaînes et entassés dans la cale étroite du négrier, couchés, nus comme des cadavres, dans cette longue bière, ainsi que l’appelle Mirabeau, et ne se levant que toutes les vingt-quatre heures pour venir l’un après l’autre sur le pont humer la quantité d’air nécessaire à la vie. On sait que là leurs cris et leurs gémissements sont étouffés à coups de bâton ; on sait enfin que les miasmes pestilentiels et les mille autres causes de mort qui naissent, avec le mal de mer, de leur séjour prolongé dans l’espace obscur et plein de matières fétides où ils croupissent pendant le trajet, les tuent si certainement, qu’un négrier compte toujours 25 % de déchet sur sa cargaison ! — Les capitaines étant les premiers intéressés à conserver leurs esclaves, il faut bien croire, s’il en meurt