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Page:Schœlcher - Le procès de Marie-Galante, 1851.djvu/40

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CHAPITRE IV.

Attitude du procureur général aux débats



L’accusation a-t-elle cherché à nier cet état des choses ? Non ! Elle a tenté seulement d’en faire remonter la cause aux excitations de meneurs, qui, nous le répétons, sont toujours demeurés inconnus !

Aussi, quand les accusés, revenant sur leurs interrogatoires devant le juge d’instruction, se rétractent à l’audience, le procureur général, M. Rabou, les interpelle d’une façon que nous renonçons à qualifier.

Il apostrophe, par exemple, en ces termes, l’accusé Bouaille, qui rectifie sa déposition écrite :

« C’est un parti pris, aujourd’hui, de mentir et d’accuser les uns pour défendre les autres ! Vous l’avez déclaré au juge, dans votre interrogatoire. Entre vous et le juge d’instruction, personne n’hésitera ! Tout le monde prononcera contre vous, entendez-vous. (S’animant par degrés.) Croyez-vous nous tromper, en mentant aussi effrontément ? Il faut dire la vérité devant la justice.

« L’accusé : Eh bien, c’est ça même ; je dis la vérité, à présent.

« Le procureur général : Vous en avez menti ! On ne sera pas dupe ! » (Progrès du 28 mars.)

Cette modération de langage semble, après tout, ordinaire chez M. le procureur général. Nous en trouvons un