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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/201

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et du contraire ; donc, en admettant le contraire ainsi que l’unité, l’un étant absolument égal à l’autre sans aucun temps, il s’ensuit que, nulle part, il n’y a ni séparation ni reflet par rapport à cette unité absolue.

D’autres définissent aussi le monde des phénomènes, comme étant opposé à la nature divine, tandis que par rapport à elle il n’est absolument rien. Car ce que nous appelons le monde des phénomènes est loin d’être ce fini qui, dans l’idée, se lie à l’infini, d’une manière tout-à-fait inappréciable aux sens ; il n’est au contraire que le simple reflet de ce même fini, tel que ce dernier existe dans l’idée ; car, outre les choses appréciables, l’idée de ce qui fut destiné à reconnaître l’univers dans son image visible, se trouve aussi contenue d’une manière éternelle dans l’univers en soi ; il suit de là que l’idée précède le monde des phénomènes, sans jamais le devancer dans le temps ; de même que nous voyons la lumière universelle précéder les choses qu’elle éclaire, non selon le temps, mais d’après sa pro-