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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/239

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n’étant impérissable, elles ont dû, par conséquent, être déterminées d’une manière invariable ; et c’est ainsi que l’unité intime et la connexion naturelle de toutes les choses se trouvèrent anéanties ; le monde fut brisé, et de ses ruines sortirent une multitude infinie de différences, de castes, jusqu’à ce qu’enfin on se représenta le tout vivant, sous la forme d’un contenant, ou d’une demeure dans laquelle toutes les choses sont arrangées sans participer les unes aux autres, ni vivre les unes dans les autres, et moins encore influer les unes sur les autres.

C’est ainsi qu’après avoir tué la matière, il fut résolu que la mort serait le principe, et la vie un dérivé.

La matière s’étant résignée à cette mort, il ne restait plus, afin de bannir le dernier témoin de sa vie, qu’à isoler mécaniquement, comme on venait de le faire pour tout le reste, l’esprit universel de la nature, la forme de toutes les formes, la lumière enfin, pour en faire également un être corporel. De cette manière, la vie se trouvant