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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/240

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éteinte dans les organes du tout, et les phénomènes complexes et vivants des corps étant ramenés à des mouvements purement mécaniques, il n’y avait plus que le dernier sommet à franchir ; c’est-à-dire que l’on essaya de rappeler à la vie, d’une manière artificielle, cette nature à laquelle on venait d’arracher le cœur. Cette tendance prit, dans la suite, le nom de matérialisme.

Si la folie d’une telle doctrine ne fut point assez puissante pour ramener à la source de la vérité ceux qui l’adoptèrent, si elle ne servit, au contraire, qu’à constater de plus en plus, et à mettre hors de doute, la mort de la matière, elle nous a laissé malheureusement, en outre, des idées si grossières sur la nature et l’essence des choses, que les peuples, jadis appelés barbares, parce qu’ils adoraient le soleil, les étoiles, la lumière, les animaux, ou d’autres corps de la nature, paraissent vénérables, quand on les compare aux matérialistes modernes. Mais, par la raison que la vie ne saurait pas plus s’enfuir de la pensée humaine que de l’univers lui-