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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/58

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n’y parviennent jamais complétement, il faut nécessairement que nous ayons déjà connu avant d’entrer dans le temps, avant notre naissance, par conséquent, le type modèle de l’immuable, de l’indivisible absolu. Modèle que nous exprimions par l’état de l’âme qui a précédé l’état actuel, et dans lequel celle-ci participait à la perception immédiate des idées éternelles ou types des choses. Nous devons reconnaître aussi que l’âme n’est sortie de cet heureux état que par sa réunion avec le corps, el par son passage à l’existence temporelle ; que les mystères ont été représentés comme une institution dont le but était de rappeler, par la purification de l’âme, à ceux qui y prenaient part, le souvenir de cette première intuition des idées du vrai, du beau et du bien en soi, pour les conduire, par là, à la suprême félicité. Comme la véritable philosophie consiste dans la connaissance de l’éternel et de l’immuable, il s’ensuit que la doctrine enseignée dans les mystères n’est autre chose que la philosophie la plus sublime, la plus sainte et la plus parfaite que