Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/77

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Lucien.

Je crois maintenant te comprendre ; car chaque idée générale emporte nécessairement avec elle une idée de l’infini, en se rapportant à une série infinie de choses aussi bien qu’à une seule ; tandis qu’au contraire, la chose particulière qui est l’objet de la perception, est nécessairement isolée et finie. Ainsi, nous établissons, avec l’unité de l’idée et de la perception, celle du fini et de l’infini. Néanmoins, comme ce sujet me semble, de préférence, mériter notre attention, je te prierai d’en continuer l’examen, et de voir surtout la manière dont l’idéal et le réel, le fini et l’infini se trouvent réunis dans la même unité.

Bruno.

Tu as bien raison de dire que ce sujet mérite, de préférence, de fixer notre attention ; tu pourrais même ajouter avec plus de vérité encore, qu’il est le seul digne de l’étude philosophique, le seul dont la philosophie doive s’occuper ; en effet, n’est-il pas évident que nous sommes naturellement portés à placer l’infini dans le fini, et le fini dans l’infini,