Page:Schoebel - Le Buddhisme, 1874.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 189 —

octroie le salut à qui il lui plaît ; saint Paul qui dit tout, dit cela aussi, et il demande : Qui accusera les élus de Dieu ? Ce ne sont pas les élus qu’on accusera, mais si ce système était le vrai, nous craindrions pour Dieu (1). Quant à la philosophie du nirvana, la discipline du détachement entier et complet, elle exige la vertu comme sa condition sine qua non ; il y a entre le nirvana et la vertu le rapport le plus étroit, on pourrait dire un contrat synallagmatique. Au point de vue où il convient de se placer avec le buddhisme, elles sont donc justes et logiques ces paroles qu’un sûtra de l’avadâna attribue au Buddha : « En venant à moi, l’ami de la vertu, les êtres soumis à la loi de la naissance, de la vieillesse et de la mort sont délivrés de la naissance, de la vieillesse et de la mort (2) ; » et ces autres du Dhammapadam : « Le devoir suprême consiste à être libre de tout désir ; c’est la seule voie de la pureté. Je vous ai annoncé cette voie par la connaissance que toute existence est périssable et pleine de douleurs, déterminée qu’elle est par une existence antérieure. Que celui qui m’a compris, le vertueux, s’aplanisse la voie qui conduit au nirvana (3), le bonheur au-dessus duquel il n’y a pas d’autre : nibbânamparamam sukharn (4).

Celui qui le comprit le premier fut l’aborigène Kaundinya et toute la nature en tressaillit de joie jusque dans le ciel de Brahmâ.

(1) Ad Rom. VIII, 33. Cf. IX, 11, 12, 15, 16 sqq. Gela va jusqu’à prétendre que Dieu prépare telles de ses créatures pour la damnation. (Ib. 12.)

(2) Mamanhi kalyânamittam âgamma jâtidhammâ jarâdhammâ maranadhamma sattâ jâtiyâ jarâya maranena parimuccanti. (Le sûtra Upaddham donné par M. L. Feer, Journ. asiatique. Janvier 1873).

(3) Le Dhammapadam, str. 273, 274. 275, 289.

(4) Ibid., str. 203.