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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/181

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

science de cela. Le cerveau paraît, à ce moment, être dans l’état de sommeil le plus profond, dans un état de complète inactivité. Ceci, avec certaines expressions et déclarations des somnambules, a donné lieu à l’hypothèse que l’état somnambulique consiste dans une impuissance passagère complète du cerveau et l’accumulation de toute la force vitale dans les nerfs sympathiques, dont les plus grands complexus, notamment le plexus solaris, seraient tranformés en un sensorium, et donc, se substituant au cerveau, en prendraient les fonctions, qu’ils rempliraient sans l’aide d’aucun organe extérieur des sens et cependant d’une manière incomparablement plus parfaite que le cerveau lui-même. Cette hypothèse émise, si je ne me trompe, la première fois par Reil, n’est pas sans vraisemblance, et se trouve, depuis ce temps, en grand honneur. Ses principaux points d’appui, ce sont les déclarations de presque tous les somnambules clairvoyants, que, dans le sommeil somnambulique, le siège de la conscience, est, chez eux, le creux de l’estomac (Herzgrube), où se déroulent la pensée et la sensation, comme cela a lieu autrement dans la tête. La plupart d’entre eux se font tout même appliquer sur la région de l’estomac les objets qu’ils veulent