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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/182

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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

voir exactement. Je tiens cependant la chose pour impossible. Qu’on considère seulement le plexus solaris, ce prétendu cerebrum abdominale : combien petite est sa masse, combien au plus degré simple sa structure composée d’anneaux de substance nerveuse, avec quelques légers renflements ! Si un tel organe était capable de remplir les fonctions de voir et de penser, ce serait le renversement de la loi dont on trouve la confirmation partout : natura nihil facit frustra. Pourquoi autrement alors la masse, pesant le plus souvent trois livres et dans quelques cas cinq, la masse si précieuse et si bien protégée du cerveau, avec la structure si extraordinairement artificielle de ses parties, dont la complication est telle qu’il est besoin de plusieurs modes d’analyse tout à fait divers et de s’y reprendre mainte et mainte fois, pour seulement comprendre un peu la construction cohérente de cet organe, et pouvoir se faire une idée passablement claire de la merveilleuse forme et du merveilleux enchaînement de ses parties ! En second lieu il faut considérer que les pas et les mouvements d’un promeneur nocturne s’adaptent avec la promptitude la plus grande et l’exactitude la plus parfaite aux alentours les