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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/187

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

guée. » Le résultat vrai de toutes les déclarations des somnambules paraît être que l’excitation et la matière pour l’activité intuitive du cerveau ne vient pas, comme dans l’état de veille, du dehors et par les sens, mais comme nous l’avons expliqué ci-dessus pour le rêve, vient de l’intérieur de l’organisme, dont l’activité est sous le contrôle et la direction des grands plexus des nerfs sympathiques, lesquels, par suite, relativement à l’activité nerveuse, représentent tout l’organisme, à l’exception du système cérébral, et en tiennent la place. Ces déclarations des somnambules sont à comparer avec le fait que nous prétendons ressentir dans le pied la douleur que cependant nous ressentons en réalité dans le cerveau, que par suite cette douleur cesse dès que l’afflux de la force au cerveau est interrompue. C’est donc une erreur quand les somnambules s’imaginent voir avec la région de l’estomac, ou même lire, ou, dans les cas rares, quand ils prétendent remplir cette fonction avec les doigts, les doigts de pieds ou la pointe du nez (par ex. le jeune Arst dans l’Archiv de Kieser, t. III, 2e partie, puis la somnambule Koch, ibid., t. X, 3e partie, p. 8–21, et aussi la jeune fille, dont il s’agit dans la « Geschichte zweier somnambulen » de Just. Kerner, 1824,