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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/188

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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

p. 323–30, qui ajoute que « le lieu de cette vision est le cerveau, comme dans l’état de veille »). Même à supposer, en effet, la sensibilité nerveuse de ces parties encore plus développée, on ne saurait parler de vision, au sens propre du mot, de vision par le moyen des rayons de lumière dans des organes manquant de tout appareil optique, en admettant même que ces organes ne soient pas recouverts d’enveloppes épaisses et soient accessibles à la lumière. Ce n’est pas seulement, en effet, la grande sensibilité de la rétine, qui la rend capable de voir, mais c’est aussi l’appareil si artificiel et si compliqué de la prunelle de l’œil. La vision physique exige donc tout d’abord une surface sensible à la lumière, mais elle exige aussi que sur cette surface les rayons de lumière divergent au dehors, par le moyen de la pupille et des appareils réfringents à travers lesquels passe la lumière, et infiniment compliqués, se réunissent et se concentrent, de manière qu’une image, — ou mieux une impression nerveuse correspondant exactement à l’objet externe — naisse, par laquelle seule, semble-t-il, sont livrées à la raison les données subtiles dont elle tire ensuite par un procès intellectuel, qui comporte l’emploi de la loi de causalité, la vision