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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/247

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

l’état de clairvoyance, le cercle où elle s’étend dépasse incomparablement ce même cercle à l’état de veille. Mais s’il arrive maintenant que cette vision s’étende ici aux fantômes des morts, on veut alors que ce ne soit plus comme tout à l’heure qu’une simple vue subjective. C’est là cependant quelque chose qui ne s’accorde pas analogiquement avec cette marche progressive, dont nous venons de parler ; et la seule chose qu’on puisse prétendre, c’est que, alors, on voit des objets dont l’existence n’est pas confirmée par la vision ordinaire de l’individu à l’état de veille, qui se trouve là, peut-être, présent. Au degré qui précède immédiatement, au contraire, les objets étaient d’une nature telle que l’individu, à l’état de veille, n’a qu’à les chercher au loin ou à attendre qu’ils se produisent dans la série des temps. Au degré où nous sommes maintenant la clairvoyance se présente à nous comme une intuition qui s’étend à ce qui n’est pas immédiatement accessible à l’activité cérébrale à l’état de veille, mais qui cependant existe réellement et effectivement. Nous ne pouvons pas, par là, à ces perceptions, — sous prétexte que notre vision à l’état de veille ne peut pas parvenir à les réaliser à quelque distance que ce soit ou après quelque laps de temps que ce