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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/181

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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


pas un mot dans mon contrat. Mais comme ce costume m’allait à ravir, je me mis à la mode. J’étais beaucoup plus jolie que dans mes toilettes de ville. Je me fis faire plusieurs costumes que je portais de préférence.

M. R… me demanda si je voulais chanter en italien ou en allemand. Je remarquai qu’il désirait me poser encore une autre question. Je lui répondis que je ferais tout mon possible pour apprendre assez le hongrois pour pouvoir chanter dans cette langue. Comme on ne parle que très rarement dans les opéras et comme les assistants ne comprennent jamais le texte que l’on chante, je pensais que cela ne me serait pas trop difficile. J’ajoutai que je prendrais des leçons.

Il est de coutume en Hongrie de régaler les visites à n’importe quelle heure du jour. En général, manger est une des principales occupations des Hongrois.

Les Hongrois sont de grands sybarites.

Je priai donc ces deux messieurs de prendre une petite collation. M. de R… s’excusa, il avait beaucoup à faire et se leva pour sortir. « Si tu as envie de rester, dit-il à son neveu, je te permets d’accepter l’invitation de mademoiselle. Ensuite tu pourras lui montrer la ville et lui servir de cicerone. Vous viendrez au théâtre », dit-il, en s’adressant à moi, « on y donne la tragédie et vous allez vous y ennuyer, puisque vous ne comprenez pas encore notre langue. Faites donc comme vous l’entendrez. Nous parlerons encore demain. »