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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/184

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II

AMOUR ET SADISME


J’avais décidé de séduire Arpard, mais je n’avais pas encore pensé comment m’y prendre.

Je n’aurais pas eu de peine à le séduire, mais je devais prendre garde à bien des choses, et je ne vis le danger que lorsque M. de R… nous eut laissés seuls. Arpard était si jeune ! Je compris que quand je lui aurais permis la jouissance du plus haut bien qu’un homme peut désirer et qu’une femme peut accorder, il ne serait plus possible de le retenir. Sa passion n’aurait plus été maîtresse et je n’aurais plus pu me dominer. Ce jeune homme, je le sentais bien, ne ressemblait pas à mon accompagnateur, à Franz, auquel je pouvais dire d’aller jusqu’ici et pas plus loin, et qui était un homme fait pour la servitude et l’obéissance, aussi bien dressé que le roquet de ma tante. Un malheur pouvait vite arriver. Je risquais tout en faisant ce pas au début de mon nouvel engagement. D’ailleurs je ne connaissais pas assez Arpard, je n’étais pas sûre de sa discrétion.

Les jeunes gens se vantent facilement de leurs