teur protestant. La fille du pasteur venait de mourir,
c’est-à-dire que le médecin qui la soignait venait de
remplir son bulletin de mort. Ce n’était qu’un cas
aigu de catalepsie. La fille devait être enterrée après
le départ des soldats. L’officier, séduit par la beauté
du cadavre, le viola. L’électricité réveilla la jeune
fille. Qui connaît donc le galvanisme de cet acte ? Elle
conçut même. Ses parents furent très agréablement
surpris de la trouver éveillée le lendemain matin. Elle
devint mère et ne connaissait même pas le père de
son enfant, un garçonnet robuste et fort bien fait. La
chose s’expliqua plusieurs années plus tard, quand
l’officier repassa par hasard dans ce village. La chose
fit beaucoup de bruit. MM. les soldats avaient plusieurs
cas semblables sur la conscience. Quand on en
surprenait un en flagrant délit, il s’excusait en disant
qu’il l’avait fait par pure humanité, afin de ressusciter
la fille. Naturellement, aucun ne réussissait, car ces
cas de catalepsie sont excessivement rares et le moyen
n’est pas toujours efficace. Le viol des cadavres est
encore très fréquent, il est plutôt pratiqué par des
personnes de l’aristocratie que par des personnes du
peuple. Parmi toutes les histoires que je connais, je
vais vous raconter celle du ministre autrichien, le
prince de S… Il se faisait amener tous les morts de
l’hôpital dans son appartement, soi-disant pour faire
des études anatomiques, car il était dilettante de
médecine. Les médecins découvrirent qu’il violait ces
cadavres, car une fois le cadavre d’une vierge ne rentra
pas intact à l’hôpital.
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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS