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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/269

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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


suicide ou plutôt la tentative de suicide ; les lois ne punissent que les actes qui attaquent la volonté, la santé ou le bien des autres.

Tout ce qu’il me racontait me faisait trembler, ces crimes étaient trop lugubres, je ne pouvais y croire.

— Il me serait facile de vous convaincre de la véracité de ces choses si je ne craignais de vous voir changer de sentiments à mon égard. Il me suffirait de vous mener dans les endroits où ces choses s’accomplissent.

— Quoi, ici, à Florence ?

— Non, pas ici, mais à Rome, me répondit sir Ethelred. Vous y irez comme en tournée.

— Bon. Je vous promets que mon amour ne s’en ressentira pas et que j’aurai assez de force pour assister avec calme à ces choses. Mais vous devez me promettre que je ne devrai pas y prendre activement part, ni qu’un assassinat aura lieu devant moi. Je ne voudrais pas non plus voir de ces tortures qui mutilent pour toujours les victimes. Ces dernières doivent s’offrir volontairement ; car je ne voudrais pas assister à ces horreurs décrites dans le livre de Sade.

Une passion maladive et fiévreuse s’empara de moi, j’étais inquiète, et Dieu sait où elle m’aurait poussée, si les actes que je devais bientôt voir n’avaient éloigné de moi ces envies. Je vais tout vous raconter, j’espère que vous ne me condamnerez pas. Si jamais nous nous rencontrons, vous m’expliquerez, au contraire, ces choses.