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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/276

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MÉMOIRES D’UNE CHANTEUSE ALLEMANDE


accorder. Elle craignait aussi de devenir mère. La troisième était une certaine Mme de B…, la femme d’un colonel hongrois. Il vivait avec elle en bigamie, car il n’était pas divorcé de sa première femme. Quand il apprit l’arrivée de cette dernière, il s’enfuit à Constantinople et embrassa l’islamisme. La quatrième s’appelait Jenny K…, et elle était la fille d’un avocat de Budapest. Elle et ses trois sœurs vivaient du marchandage de leurs charmes. Elles avaient commencé le métier à bas prix. Un comte s’amouracha de Jenny et la mit ainsi à la mode. Jenny eut beaucoup de chance et vint avec ses sœurs à Paris. Elles comptaient parmi les dames les plus élégantes de la bohème dorée. Un cavalier italien, le marquis M…, épousa plus tard Jenny, sans la garder longtemps, car il mourut après deux ans. Jenny lança alors son filet sur un prince souverain, qui la mena à l’autel.