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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/278

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VIII

À LONDRES


Sarolta et moi, ainsi que je vous l’ai dit dans le précédent chapitre, avions décidé d’aller à Londres. J’avais vécu assez simplement à Paris. J’étais très prudente en amour et je ne négligeais jamais d’employer les préservatifs dont je vous ai parlé.

Avant de vous parler de mon séjour à Londres, je dois vous parler de l’homme qui m’aurait rendue malheureuse sans votre aide, mon très cher ami. Je vous ai déjà tout raconté oralement, il est donc inutile de vous le raconter par écrit. Je n’ai jamais rencontré un homme aussi têtu. Je fis sa connaissance trois mois après mon arrivée à Paris. Il avait le renom d’être le plus grand roué de la capitale de la France. Malgré ma froideur, il me poursuivait partout, il vint même à Londres, où il se logea vis-à-vis de chez moi. Je crus d’abord qu’il était fou, puis qu’il m’aimait démesurément, jusqu’à ce que je reconnusse, pour mon malheur, que toute sa conduite n’était que vanité et vengeance. Mais il était trop tard. Je ne veux plus parler de lui, son souvenir m’est haïssable.