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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/283

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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


aux meurtres par imprudence et n’est pas punie de mort.

Comme la peine de mort n’est pas graduée, il est terrible qu’elle soit si souvent appliquée. Elle n’est pas juste. Ce Lanni était beaucoup plus coupable qu’un de ses compatriotes, qui tua, dans un moment de jalousie et de rage, son rival au moment où il sortait du lit de son adorée. Il essaya de se tirer un coup de revolver dans la tête, mais ne se fracassa que la mâchoire. On le soigna avec les plus grands soins pour lui conserver la vie ; ensuite, on le pendit. Ceci est cruel et barbare.

Je clos cette liste déjà trop longue des criminalités londoniennes pour vous raconter mes aventures personnelles.

Je rencontrai à Londres une ancienne collègue, Laure R…, qui eut plus tard beaucoup de chance : un des plus riches cavaliers d’Allemagne, le comte prussien H…, s’en éprit, en fit sa maîtresse et l’épousa ensuite. H… n’était plus très jeune ; il lui laissa après sa mort une fortune estimée à plusieurs millions d’écus. Elle acheta une des plus grandes propriétés de Hongrie dans les environs de Pressbourg.

Sarolta n’eut pas le succès qu’elle escomptait. Elle quitta Londres au mois d’août. Je restai donc seule avec Rose. On m’invitait dans le monde le plus fashionable, mais je m’y ennuyais ; j’aurais voulu connaître la vie de la bohème dorée de Londres. Par bonheur, je retrouvai une lettre d’introduction de mon ami