maintenant que tout allait s’accomplir. Tout à coup,
je m’avisai de me plaindre d’une douleur qui siégeait
assez bas. Je ne savais pas ce que cela pouvait être.
Je gémissais. Marguerite me tâta et je guidai sa
main de-ci de-là. Je lui assurai que la douleur diminuait
quand je sentais la chaleur de sa main et
qu’elle disparaissait complètement quand elle me frictionnait.
Je disais cela si candidement que Marguerite
ne pouvait pas deviner mon dessein. Ses attouchements
étaient d’ailleurs beaucoup trop dociles et non
pas passionnés. Je l’embrassais, je me serrais contre
elle, mes bras l’étreignaient, emprisonnaient son
buste et, peu à peu, je sentis que d’autres sentiments
l’envahissaient.
Sa main me caressait avec précaution, avec timidité même, mais avec cette timidité sûre d’elle-même et qui finit par arriver à ses fins. Marguerite allait avec beaucoup d’hésitation encore. Elle était aussi craintive que moi. Ces caresses peureuses me causaient pourtant un plaisir indicible. Je sentais que chez elle aussi des désirs s’éveillaient. Mais je me gardai bien de lui avouer que ses caresses me faisaient plus de bien que le soulagement passager de mes prétendues douleurs. Et, en vérité, c’était une sensation tout autre que de savoir une main étrangère sur moi !
Une chaleur ravissante pénétrait tout mon corps. Et quand son doigt me frôlait, comme le papillon frôle la fleur épanouie, je tressaillais longuement. Je lui dis alors que ma douleur persistait, que j’avais dû me refroidir, puisque j’avais si mal.