à temps !… elle s’est modérée… mais les premiers coups sont portés… La duchesse en disgrâce, les wighs furieux, le bill rejeté ; bouleversement général. Je disais bien que de ce verre d’eau dépendait le destin de l’État… (Réfléchissant.) Alors… et dès que je serai ministre…
Scène II.
ABIGAÏL. Ah ! milord ! vous voilà !
BOLINGBROKE. Oui… je m’occupais du ministère…
ABIG. Lequel ?
BOL. Le mien… quand j’y serai… ce qui ne tardera pas.
ABIG. Au contraire !… nous en sommes plus loin que jamais !
BOL. Que me dites-vous ?
ABIG. Laissez-moi me rappeler… D’abord, pendant que j’étais dans le boudoir de la reine à travailler avec elle et à parler de Masham (Vivement.) Qui ne risque rien… n’est-ce pas ?
BOL. Prisonnier sur parole, chez moi, dans le plus bel appartement de l’hôtel.
ABIG. Et pour la suite…
BOL. Rien à craindre, si nous l’emportons…
ABIG., naïvement. Ah ! vous me faites trembler !
BOL., vivement. Et moi aussi !… Achevez donc !