son crédit, elle ne peut plus défendre Masham, qui est mon prisonnier ; privée de ses entrées au palais et des moyens d’y pénétrer a toute heure, elle ne peut plus comme autrefois, le voir ici sous vos yeux, sans danger et sans soupçons… voilà pourquoi elle tenait à cette réconciliation qu’elle vous a fait demander ; voilà pourquoi une fois rentrée à la cour…
LA REINE, à part. Jamais !
Scène IV.
ABIGAÏL, tout émue, accourant près de Bolingbroke. Milord… milord…
LA REINE, avec colère. Qu’y a-t-il ?
ABIG. Je venais annoncer que j’avais vu entrer dans la cour du palais la voiture de madame la duchesse !
LA REINE. La duchesse ! (Passant au milieu du théâtre.) Eh ! qui lui a donné l’audace de se présenter devant moi !
ABIG. Elle venait… offrir à Sa Majesté, au sujet de l’événement d’hier, des excuses…
LA REINE. Que je n’admets pas… Je peux pardonner les injures qui me sont personnelles ; jamais celles dirigées contre la dignité de ma couronne… et hier, à dessein, et non par hasard, la duchesse a eu, dans son orgueil, l’intention de manquer à sa souveraine et de l’outrager.