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Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/122

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ABIG., de même. La faveur de la reine ! Et je suis décidée à repousser tous ces biens… à y renoncer…

MASH., étonné. Eh ! pourquoi ?…

ABIG. Pour vous !… Quelque fortune qui vous puisse arriver, en feriez-vous autant ?

MASH., vivement. Pouvez-vous le demander ?

ABIG., tremblante. Eh bien ! Arthur, vous êtes aimé d’une grande dame… la première de ce royaume…

MASH. Que dites-vous ?

ABIG. Silence !… (Lui montrant la reine qui a achevé de signer, et qui s’avance vers lui.) La reine vous parle.

LA REINE. Voici les ordonnances que Bolingbroke vous avait chargé d’apporter à notre signature…

MASH. Je remercie Votre Majesté, et vais annoncer à milord qu’il est ministre !

LA REINE. C’est généreux à vous, car le premier usage qu’il fera du pouvoir sera sans doute de poursuivre l’adversaire de Richard Bolingbroke, son cousin.

MASH. Je ne crains rien !… il sait comment ce duel c’est passé !

LA REINE. Et puis, vous avez pour vous de hautes protections… la nôtre d’abord, et bien mieux, encore celle de la duchesse ! (Elle va s’asseoir sur le canapé à gauche du spectateur. — Masham est debout devant elle, et Abigaïl debout derrière le canapé sur lequel elle s’appuie en regardant Masham.) On m’a assuré, Masham, mais vous n’en conviendrez