Scène VII.
(Masham s’avance lentement, salue respectueusement la reine, qui avec émotion et sans lui parler lui fait signe de la main d’avancer)
LA REINE, bas à Abigaïl. Ferme ces portes et reviens ! (Abigaïl ferme la porte du cabinet à droite et celles du fond et revient vivement se placer près de la reine.)
MASH. Lord Bolingbroke m’envoie présenter à Votre Majesté ces papiers qu’il ne pouvait, dit-il, confier qu’à moi, et qui sont de la dernière importance !…
LA REINE, avec bonté et prenant les papiers. C’est bien, je vous remercie !
MASH. Je dois les lui reporter avec la signature de Votre Majesté.
LA REINE. C’est vrai !… je l’oubliais !… (Elle passe près de la table à gauche et s’assied. — Regardant les papiers.) Ah ! mon Dieu ! comme en voilà !…
(Elle ôte ses gants, prend une plume et signe vivement et sans les lire les diverses ordonnances. — Pendant ce temps Masham s’est approché d’Abigaïl qui est de l’autre côté à l’extrémité à droite.)
MASH. Eh ! mon Dieu ! miss Abigaïl, comme vous voilà pâle !
ABIG., à demi-voix, avec émotion. Écoutez-moi, Arthur… j’ai le crédit… le pouvoir de la duchesse !
MASH., avec joie. Est-il possible ?