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Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/124

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LA REINE. C’est bien… va leur ouvrir.

ABIG. Oui, madame… mais du calme… du sang froid.

LA REINE. Oh ! j’en mourrai !


Scène VIII.

Les MÊMES, Abigaïl va ouvrir les portes du fond. — Paraissent LA DUCHESSE DE MARLBOROUGH et plusieurs SEIGNEURS DE LA COUR ; BOLINGBROKE entre après eux. — Abigaïl va également ouvrir la porte à droite, d’où sortent plusieurs demoiselles d’honneur.

LA REINE. Qui ose ainsi, à cette heure… dans mes appartements… Ciel ! la duchesse… Une pareille audace !…

LA DUCH., regardant autour d’elle dans l’appartement. Me sera pardonnée par Votre Majesté, car il s’agit d’importantes nouvelles… d’où dépend le salut de l’État !

LA REINE, avec impatience. Lesquelles ?

LA DUCH., examinant toujours appartement. Des nouvelles qui mettent en rumeur et agitent toute la ville… (À part, regardant le balcon.) Il ne peut être que là. (Haut) Lord Marlborough m’apprend que l’armée française vient d’attaquer à Denain les lignes du prince Eugène, et a remporté une victoire complète.

BOL., froidement. C’est vrai !

LA DUCH., courant à la fenêtre, Abigaïl fait quelques pas pour la retenir et se trouve ainsi placée entre la duchesse et la reine.