Aller au contenu

Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tenez… entendu-vous les cris furieux de ce peuple ?…

BOL. Qui demande la paix !…

LA DUCH., qui vient d’ouvrir la fenêtre, et poussant un cri. Ah !… monsieur Masham… dans l’appartement de la reine !…

LA REINE, à part, et voyant paraître Masham. C’est fait de moi !

ABIG., bas à la reine. Non je l’espère !… (Tombant à ses genoux.) Grâce, madame !… grâce !… c’est moi qui à votre insu… l’avait reçu cette nuit…

LA DUCH., avec colère. Quelle audace !… Vous osez soutenir…

ABIG., baissant les yeux. La vérité !

MASH., s’inclinant. Que Sa Majesté nous punisse tous deux !

LA REINE, bas à Bolingbroke. Bolingbroke, sauvez-nous !

BOL., s’avançant vers les seigneurs de la cour qui sont dans le fond et prenant le milieu du théâtre. Permettez !… J’ai à vous dire…

LA DUCH., s’adressant à Bolingbroke. Et moi… Je demanderai à milord, comment un prisonnier confié à sa garde est libre en ce moment, et par quel motif ?

BOL., se tournant vers l’assemblée. Un motif auquel vous auriez tous cédé comme moi, milords ! M. Masham m’a demandé, sur sa parole et sur son honneur de gentilhomme, la permission de faire ses adieux à Abigaïl Churchill, sa femme…

LA REINE ET LA DUCH., poussant un cri. Ô ciel !…