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Page:Scudéry - Discours de la gloire, 1671.pdf/26

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geres ; & il ne ſçauroit marquer vn ſeul bien qui vienne de luy, qui luy ſoit propre, qui luy ſoit aſſuré, qu’il ne puiſſe perdre en vn inſtant. Que s’il y a quelque choſe de luy qui merite d’eſtre loüé, c’eſt quand il ſçait reconnoiſtre que ce qu’on eſtime en luy, ne vient pas de luy ; au lieu de ſe remplir d’vne vaine image de ſa perſection & encore cela meſme luy vient d’ailleurs, c’eſt à dire, de Dieu, ſans qui il ſeroit comme tant d’autres, qui s’imaginent que ces biens viennent d’eux-meſmes, & ſont à eux.

Ainſi l’homme ne poſſedant aucun bien que fort imparfait, que pour peu de temps, que tant qu’il plaiſt à Dieu ; & la veritable gloire eſtant l’image d’vn bien : il ne poſſede la gloire que de la meſme ſorte ; j’entens im-