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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/178

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« le grand Apôtre ; » ou même l’Apôtre tout court. Il n’y en a pas un seul qui ait fait autant que lui pour l’établissement du Christianisme dans le monde.

Rien ne put arrêter son ardeur et ses prédictions, ni la fatigue, ni la maladie, ni les périls auxquels l’exposait souvent la méchanceté de ses ennemis. Il en parle dans sa première Épître ou lettre aux Corinthiens.

« À chaque instant, je suis en danger, dit-il ; et il n’est pas de jour où je ne sois près de la mort. » Il ajoute même qu’il avait combattu contre les bêtes féroces, avant été exposé dans les amphithéâtres pour être dévoré, et Notre-Seigneur l’avait toujours préservé.

Henri. Vous dites, Grand’mère, que saint Paul a combattu contre les bêtes féroces ? Est-ce qu’il se battait avec elles ?

Grand’mère. Non, c’eût été impossible sans armes. Quand on jetait les pauvres Chrétiens aux bêtes féroces, on appelait cela combattre, parce que dans les jeux ordinaires des amphithéâtres qui avaient lieu pour amuser le peuple, on faisait combattre contre les lions, les tigres, les ours et les panthères, des esclaves armés qu’on nommait Gladiateurs. Ces gladiateurs parvenaient souvent à tuer les bêtes féroces. Quant aux Chrétiens, ils se laissaient déchirer et dévorer sans autres armes que leur sainteté et leurs prières.

Quand saint Paul eut prêché trois années de suite à Éphèse et dans les villes voisines, il résolut de faire une nouvelle visite en Macédoine et à Corinthe, puis d’aller à Jérusalem et de là à Rome. Il y avait bien longtemps qu’il désirait voir Rome, non pas à cause des richesses et des magnificences de cette capitale du monde, mais parce que Rome était déjà le