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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/203

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Valentine. À la bonne heure ! Le pauvre saint Paul va s’en aller bien vite, j’espère.

Grand’mère. Non ; il fut retenu en prison.

Jeanne. Comment, en prison ! Puisque le gouverneur le trouve innocent !

Grand’mère. Il aurait certainement dû le relâcher, mais il fit un peu comme Pilate ; il avait peur des Juifs, qui se révoltaient pour un rien ; et quoiqu’il ne voulût pas, comme Pilate, leur livrer un innocent, il n’osa pas non plus lui rendre une entière justice en le laissant en liberté. Mais il commanda au centurion qui devait garder saint Paul, de lui donner une prison meilleure, de le bien traiter et de n’empêcher aucun de ses compagnons de le voir et de le servir.

Quelques jours après, Félix et sa femme Drusille vinrent visiter saint Paul en sa prison et ils l’entendirent parler de tout ce que la loi de Jésus-Christ enseigne. Quand il leur parla de la justice, de la pureté, de la charité et du jugement dernier, ils eurent peur et s’en allèrent.

Valentine. Pourquoi eurent-ils peur ?

Grand’mère. Parce qu’ils entrevoyaient la vérité sans l’aimer. Ils eurent peur d’une religion qui condamnait leur vie. C’est pour cette même raison qu’une quantité de prétendus honnêtes gens ne veulent pas, maintenant encore, mettre les pieds à l’Église, lire des livres religieux, ni se rencontrer avec des prêtres. Félix continua pourtant à faire souvent venir Paul pour s’entretenir avec lui, mais il le garda en prison avec ses compagnons pendant deux ans.

Louis. Pendant deux ans ! pauvres gens ! Comme ils ont dû s’ennuyer !