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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/54

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reux, bienfaisant, détaché des biens de ce monde. En le faisant, tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. »

Entendant ces paroles, Ananie tomba et mourut.

Élisabeth. Ah ! mon Dieu ! quelle terrible punition pour un mensonge !

Grand’mère. Ce n’était pas un mensonge ordinaire, chère enfant ; c’était une tromperie mêlée d’orgueil et d’hypocrisie. Il voulait se faire passer pour un saint homme, plus parfait que les autres ; car on n’était pas obligé, en se faisant Chrétien, de donner ses biens ; cela était tout à fait volontaire et provenait d’un détachement complet des biens de ce monde. De plus, il mentait à saint Pierre, au chef de l’Église, et par conséquent, au Saint-Esprit, dont saint Pierre était rempli. La punition fut terrible, comme tu dis, mais le crime était grand. Et puis, dans ces premiers temps du Christianisme, il fallait de grandes punitions et de grandes récompenses pour établir l’autorité des Apôtres.

Il y eut une grande crainte parmi ceux qui virent et entendirent ces choses. Des jeunes hommes de l’assemblée s’approchèrent, et voyant qu’Ananie était réellement mort, ils enlevèrent son cadavre, l’emportèrent et l’ensevelirent.

Environ trois heures après, sa femme, ignorant ce qui s’était passé, entra, et saint Pierre lui dit :

« Dis-moi si tu as vendu ton champ tel prix ? » Et Pierre lui dit le compte de l’argent qu’Ananie avait apporté.

« Oui, répondit Saphire, c’est le prix que vous dites.

— Pourquoi vous êtes-vous concertés ensemble ? » lui répondit saint Pierre.

Armand. Qu’est-ce que c’est : concerté ?