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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/94

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les livrer au Prince des prêtres. Alors, saint Barnabé, qui le connaissait, l’ayant pris avec lui, le conduisit aux Apôtres et leur raconta comment Paul avait vu le Seigneur, ce que lui avait dit Jésus dans son apparition, ci comment à Damas, devenu fervent Chrétien, il avait enseigné publiquement et courageusement le nom de Jésus. — Pierre le reçut et Paul demeura chez lui pendant quinze jours, ne voyant aucun des autres Apôtres, sinon Jacques, cousin du Seigneur.

Henriette. Pourquoi ne vit-il pas les autres Apôtres ?

Grand’mère. Probablement parce que les Apôtres se réunissaient rarement, par prudence, pour ne pas attirer sur eux l’attention des ennemis de Notre-Seigneur ; et puis les Apôtres étaient tous très-occupés à prêcher, à baptiser, à instruire les nouveaux Chrétiens et à soutenir les faibles qui n’étaient pas encore affermis dans leur foi.

Jacques. Il me semble que les Apôtres étaient un peu trop prudents ; ils auraient dû avoir plus de courage.

Grand’mère. Cher enfant, la prudence est une vertu qui n’empêche pas le courage.

Les Apôtres étaient prêts à tout souffrir et à mourir plutôt que d’abandonner leur foi ; mais en attirant sur eux-mêmes les persécutions des Juifs, ils les attiraient aussi sur les nouveaux Chrétiens qui auraient peut-être faibli devant les tortures et la mort. Les Apôtres devaient protéger et ménager ces nouveaux disciples du Seigneur, qui, un peu plus tard, obtiendraient la force qui leur manquait encore.

Madeleine. C’est vrai cela. Si on avait tué les Apôtres, que seraient devenus les autres ? Il n’y aurait plus eu personne pour instruire et convertir.