reur Guillaume, mais il n’a pas été le seul musicien de son pays à célébrer sur le mode lyrique les victoires de la Prusse. C’est par centaines qu’il faut compter les hymnes, les chorals, les lieder, les marches, polkas et galops publiés en Allemagne à l’occasion de la guerre de 1870. Liszt lui-même, hongrois cependant de naissance et de cœur, Liszt auquel, oublieux de cette courtisanerie teutonne, nous avons rendu des honneurs si excessifs à son dernier voyage à Paris, a composé une marche triomphale de circonstance, dédiée au roi de Prusse sous ce titre : Vom Fels zum Meer ! (Du rocher à la mer, devise de la maison de Hohenzollern). En quoi donc R. Wagner est-il plus coupable que ces auteurs de cantates guerrières dont M. Ed. Neukomm, dans un intéressant travail statistique[1], nous a livré les noms peu illustres ? Il avait plus de talent et son Kaisermarsch est une œuvre de premier ordre, c’est le seul grief qui puisse être invoqué contre lui.
- ↑ Les musiciens allemands pendant la dernière guerre (Chronique musicale du 15 septembre 1873). Je transcris ici plusieurs titres curieux : Le Chassepot-Marsch, Finis parisiorum, de Guzmann, Polka du bombardement, de Schindler, Mitrailleusen-Galopp, de Walther, Bartfreiheit-Marsch (Marche de la liberté de laisser pousser sa barbe). Celle-ci pourrait être adoptée en ce moment par les musiques militaires de l’armée française.