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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/226

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leur auteur. Les plaisanteries du jeune Wolfgang dépassaient en grossièreté celles de Wagner et ses mépris à l’égard d’une société qui l’avait choyé, les aménités de l’auteur de Tannhœuser, sifflé du moins à l’Opéra.

De son côté, M. Joncières, à propos d’une reprise du Prophète en août 1876, critiquait l’acoustique de la salle de M. Garnier, si défectueuse pour la sonorité de l’orchestre. Les journaux avaient donné les dispositions intérieures du théâtre de Bayreuth. « Il est certain, observait-il, que ces groupes d’instruments, formant des familles distinctes, permettent au compositeur de produire des effets qu’il lui est impossible d’obtenir avec l’orchestre ordinaire. » De Bayreuth même, M. Saint-Saëns, après avoir rappelé que, bien avant Wagner, Grétry et Choron avaient imaginé l’orchestre invisible, écrivait ces lignes : « L’orchestre invisible réalise un progrès incontestable qui sera, dans un temps donné, appliqué à tous les théâtres lyriques, avec les perfectionnements que le temps apportera. À Bayreuth, il y a une trop grande déperdition des forces musicales…, mais il est certain que cette disposition ajoute beaucoup à l’illusion scénique. »

Au sujet de cet orchestre mystérieux, chez tous les spectateurs français l’impression fut la même. M. Albert Wolff, après en avoir critiqué le principe, exprimait l’avis qu’il aurait été utile de charger des hommes spéciaux comme M. Amb. Thomas ou M. Ch. Garnier d’étudier La question sur place.