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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/225

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respondant assister à l’apothéose de l’empereur Guillaume et de l’insulteur de nos désastres. « M. Wagner serait le grand musicien qu’il dit que le Rappel ne se dérangerait pas davantage. Il y a une chose que le Rappel préférera toujours à la musique, la France !… » Belle parole et digne de M. Prudhomme.

Si M. Jullien ne put rendre compte de la Tétralogie à ses lecteurs habituels, il publia dans le supplément du Figaro du 13 août 1876 un article intitulé : Mozart et R. Wagner à l’égard des Français[1]. Wagner ne fut pas le seul artiste allemand dédaigneux de la France, qui ait hautement exprimé sa haine ou son mépris. Weber, par exemple, a composé des chants patriotiques contre la France pendant la campagne de 1813 et, après la bataille de Waterloo, une cantate Combat et Victoire en l’honneur des armes prussiennes. « Cependant personne n’y songea, lorsque, douze ans après cette explosion de haine, il passa par Paris pour aller diriger à Londres son Obéron. Toute la société française le reçut alors avec un empressement bien flatteur et ne voulut se rappeler qu’une chose, c’est qu’elle devait honorer le génie, où qu’il allât, d’où qu’il vint. »

De Mozart, dont le nom est chez nous synonyme de toutes les vertus, il citait des lettres très curieuses, mais peu honorables pour la délicatesse de

  1. Cet article a été réimprimé dans une brochure publiée en 1881. à Bruxelles, imp. Sannes, et à Paris, chez Baur.