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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/81

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jugent les beautés d’un art de sentiment qui doit plaire à l’oreille avant de toucher le cœur, à travers un symbolisme creux et inintelligible.


Le critique de la Revue contemporaine, Wilhem, est moins acerbe, mais également partial.

Dans l’Illustration, Gustave Héquet écrivit trois articles sur Tannhæuser. Le 2 mars, en rendant compte du volume des Quatre poèmes d’opéras, il s’attaquait à la Lettre sur la musique qu’il n’avait pas comprise. Le 23, il analysait la partition. Outre les trois fragments universellement applaudis, il appréciait « les deux morceaux d’ensemble du premier et du second acte, où l’on attrape, au milieu du bruit, quelques notes qui se suivent et offrent l’apparence d’un sens mélodique… « Le reste est une kyrielle interminable, soit de membres de phrases que ne lie entre eux aucun rapport d’analyse, — disjecti membra musici, — soit même d’accords plus ou moins régulièrement ajustés, mais dont la succession ne présente aucun sens. Mots sans idées, couleurs sans dessin. Vous avez entendu parfois un accompagnateur promener ses doigts distraits sur le clavier, pendant que l’auditoire se place et que le chanteur se mouche ? Voilà bien souvent l’agréable exercice auquel M. Wagner occupe son orchestre ! »