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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/92

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des pages sublimes et s’il juge l’orchestration « constamment admirable », il exprime néanmoins ces réserves :


Son génie est impropre à la production du drame lyrique ; il nous semble complètement approprié à la symphonie… Wagner nous offre le navrant spectacle d’une grande intelligence égarée par l’admiration irréfléchie de tout un peuple. — Le principal défaut de Tannhæuser, selon nous, est de ne pas convenir à la scène et d’être plutôt une œuvre de concert.


À Franck-Marie, au bout de quelques mois, vint se joindre M. Johannes Weber, le critique musical du Temps[1]. Lors de la publication de la partition de Tannhæuser par la maison Flaxland, au mois de juillet 1861, M. Weber écrivit sur l’œuvre de Wagner un long article analytique, impartial et plutôt favorable à l’auteur. Il fut le seul à pénétrer le sens poétique et musical de la fameuse bacchanale tant décriée, à exposer rationnellement le plan de l’ouverture, du duo du premier acte, de l’introduction du troisième acte et du trio entre Wolfram, Tannhæuser et Vénus.

  1. Le Temps, fondé par Nefftzer, fit son apparition au mois d’avril 1861. M. J. Weber fut chargé dès l’origine de la critique musicale, qu’il rédige encore aujourd’hui.