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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/254

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TIMON D'ATHÈNES.

tre jour l’éloge d’un cheval bai — que je montais ; il est à vous, puisque vous l’aimez.

deuxième seigneur.

— Pour cela, monseigneur, excusez-moi, je vous en conjure.

timon.

— Vous pouvez me prendre au mot, monseigneur. Je sais que nul ne peut louer sincèrement que ce qu’il goûte. — Or, le goût de mon ami m’est aussi sacré que le mien même ; — je vous le dis franchement… J’irai vous voir.

tous les seigneurs.

Nul ne sera aussi bienvenu.

timon, continuant ses distributions.

— Toutes vos visites sont si particulièrement — agréables à mon cœur que je ne saurais jamais vous donner assez : — il me semble que je pourrais distribuer des royaumes à mes amis, — sans jamais me lasser.

Offrant un joyau splendide à Alcibiade.

Alcibiade, — tu es soldat, par conséquent peu riche ; — c’est donc charité que te donner : car tu ne vis — que sur des morts ; et toutes tes terres — sont des champs de bataille.

alcibiade.

Oui, des terres en friche, monseigneur.

premier seigneur, à Timon.

— Nous vous sommes si loyalement attachés.

timon.

Et moi — à vous !

deuxième seigneur.

Si infiniment dévoués.

timon.

— Tout à vous !… Des lumières ! des lumières encore !

premier serviteur.

— Que le bonheur le plus pur, l’honneur et la fortune — soient sans cesse avec vous, seigneur Timon.