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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/14

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Je change de rosier quand l’élan de ma vie
            Garde encor sur ses traits
D’une part la douleur, d’une autre l’harmonie
            Qu’augmentent mes regrets.

Ils ne sont point porteurs des vaines pénitences
            Et des chers repentirs ;
Ils ne sont les enfants que de cette distance
            Creusée par l’avenir.

Sait-on jamais ce qui vaut mieux d’un paysage,
            D’une aurore ou d’un soir ?
Malgré la branche offerte à la fleur de passage,
            De louer mon espoir

Ne me fait condamner le passé que je laisse.
            Je dis à mon jardin :
Si je puis vivre mieux dans ta claire sagesse
            Je te donne mes mains.