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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/26

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            Voici mes lèvres et mes mains
            Appuyées sur vos paysages ;
            Voici l’amour de mon visage
            Qui dévore votre destin.

            Vasques, guirlandes, balustrades,
            Cours d’honneur, pavillons, châteaux,
            Cézanne qui souffre, Van Loo
            Qui sourit, Chastel qui parade,

            Nicolas Froment qui peint Dieu
            Viennent à moi. Quelle maîtresse
            Prend René d’Anjou qui paresse
            Sous des rideaux de laine bleue ?

            Tant d’allées de buis ! tant d’alcôves !
            Tant de boudoirs ! tant de jets d’eau !
            Vauvenargues meurt, Mirabeau
            Fait du bruit, Pauline se sauve

            Dans les bosquets de la Barben ;
            Et moi, ville si parfumée,
            Je cours dans cette chevauchée,
            Dans cette ombre et dans ce matin.