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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/28

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            L’olivier tremble, le laurier
            Courbe ses branches sur ma tête.
            Les rives de l’Arc sont muettes
            Mais l’eau passe sur le gravier.

            La halle aux grains est toute blonde
            Entre deux places qui lui font
            Une corbeille. Les maisons
            Ont des remises si profondes

            Qu’on y cacherait un pays.
            Le matin me charge d’offrandes ;
            Les yeux des trieuses d’amandes
            Se jouent de mon cœur ébloui.

            Je suis une roue de lumière
            Qui tourne dans mille flambeaux.
            Si je rencontre mon tombeau
            Je l’étoufferai sous du lierre.