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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/48

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            L’auberge est pleine ; la patronne
            Sourit aux hommes du marché.
            Les grandes blouses des bouchers
            Font des taches bleues qui frissonnent.

            Une horloge marque midi ;
            Des fouets claquent dans l’avenue ;
            La servante a la gorge nue.
            Sur les murs le papier jauni

            Se colore de personnages.
            Des mouches bourdonnent dans l’air.
            Chaque rasade que l’on sert
            A le goût d’un chaud paysage.

            Servante, apporte-moi des fruits !
            Je veux des raisins et des pêches.
            Ah ! que ta bouche est rouge et fraîche !
            Où dormiras-tu cette nuit ?

            Un rayon passe la fenêtre
            Et coupe d’une ligne d’or
            Le verre que j’emplis encor.
            Le soleil boit ! Vive le Maître