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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/49

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            De la vendange ! À ta santé !
            Il est des caves à Palette
            Où je pourrai faire la fête,
            Servante, le prochain été.

            Les rouliers se lèvent de table.
            Ô cette persistante odeur
            De ciel, de poussière et de fleurs
            Qui me poursuit et qui m’accable !

            Où conduisez-vous vos chevaux ?
            Quels pays voient vos diligences ?
            — Berre, Saint-Remy-de-Provence,
            Meyrargues, La Barque-Fuveau…

            Trop près ! trop près… Ma tête tourne…
            Rouliers, ne m’aviez-vous point dit
            Que vous alliez en Paradis ?
            Si la servante se détourne

            De moi, vous ne la mènerai…
            L’auberge lentement se vide ;
            Des bruits de chansons et de guides
            S’entendent. Mon cœur est doré